Rassemblement des salariés de Mory Ducros devant le tribunal de commerce de Pontoise le vendredi 31 janvier 2014

RÉSISTANCE !
dimanche 2 février 2014
par mlucarelli
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Le tribunal de commerce de Pontoise qui devait examiner l’offre de reprise de Mory Ducros par Arcole Industries vendredi 31 janvier a suspendu l’audience. Les discussions devront reprendre mardi 4 février.

200 salariés de Mory Ducros venus de la Sarthe, du Val-de-Marne, de Gonesse, dans le Val-d’Oise, de Normandie..., étaient rassemblés devant le tribunal de commerce de Pontoise le vendredi 31 janvier à l’appel de la CGT, seul syndicat qui n’ a pas donné son aval au plan de reprise de la société Mory Ducros ( 2ème plus important transporteur de fret en France ) par Arcole Industries, qui est « un fonds d’investissement spécialisé dans le retournement d’entreprises en difficultés ». Officiellement il s’agit de sauvegarder l’entreprise.

Le tribunal de commerce de Pontoise qui devait examiner l’offre de reprise de Mory Ducros par Arcole Industries vendredi 31 janvier a suspendu l’audience. Les discussions devront reprendre mardi 4 février.

Arcole Industries est l’un de ces fonds d’investissement spécialisés dans le rachat d’entreprises en difficulté, pour les rendre rentables en les restructurant, en fermant les sites jugés non profitables, en licenciant les travailleurs, et en remettant en cause les droits de ceux dont l’emploi est conservé...

Dans le cas de Mory Ducros il est présenté comme un sauveur alors qu’ il ne fait en réalité que « reprendre » une société dont il est déjà le propriétaire, puisqu’il en est l’actionnaire majoritaire !

Sur le mur en face du tribunal de commerce une grande banderole a été déployée par les travailleurs avec un seul mot imprimé en gros :

RÉSISTANCE !

La colère est grande parmi les salariés rassemblés : « Comment peut-on caractériser ceci autrement que comme une escroquerie ? Dit l’un d’eux. Ils se présentent comme les sauveurs d’une faillite qu’ils ont eux-mêmes organisée. Et de l’argent, il y en a : Arcole Industries fait partie d’un groupe capitaliste plus vaste, ’’Caravelle’’ dont les propriétaires font partie des 200 familles les plus riches de France... Cela fait vingt-cinq ans que je travaille dans cette boîte. Et maintenant on se débarrasse de nous comme des malpropres. Nous n’avons aucune perspective sérieuse de reclassement. Nous allons toucher des primes. Et après ? ».

Très acclamé un responsable CGT prend la parole : « Ils nous ont fait un chantage. : Arrêtez les blocages, arrêtez la grève. Sinon nous laissons l’entreprise fermer. Il faut arrêter de perturber l’activité. Nous perdons des clients. Il faut que cela cesse...Eh bien non ! Cela ne va pas cesser. Cela ne fait même que commencer, mes camarades. Car comment accepter ? On nous dit qu’on sauvegarde 2210 emplois. Et les autres ? 3000 personnes à la rue ! Ils n’auront plus de quoi payer leurs loyers, nourrir leurs enfants. Combien de familles à la rue ? Il s’agit d’une machination sans précédent...De l’argent il y en a. Les salariés ont consacré leur vie à cette entreprise. Nous n’acceptons pas. Nous ne baisserons pas les bras. Nous nous battrons jusqu’au bout... »

La volonté de se battre est grande. Durant toute la semaine des sites ont donc été bloqués par les grévistes malgré les menaces. Et Arcole Industries a finalement annoncé une enveloppe de 30 millions d’euros qui devrait être consacrée aux indemnités supra-légales de licenciement en plus des indemnités habituelles.

Le tribunal de commerce a suspendu la mise en délibéré. Quel que soit le résultat final, quelle que soit la décision prise par le tribunal de commerce mardi 4 février, même si d’aucuns peuvent considérer que des avancées ont été obtenues, il n’en demeure pas moins que le sentiment qui domine est qu’ « on aurait pu attendre autre chose de ce gouvernement...C’était à lui de faire quelque chose. C’était à lui de prendre les affaires en main. Certes Arnaud Montebourg a fait pression sur Arcole Industries pour qu’elle améliore son offre. Mais les 17 millions d’un prêt de l’Etat, conditionné au changement du management que l’on a annoncé dans la presse, c’est quand même l’argent des impôts que nous payons qui est utilisé pour faciliter un plan où l’on nous licencie... »

Amertume et colère, qui ici comme ailleurs à l’échelle nationale alors que les plans de licenciement se généralisent, contribuent à faire croître le sentiment qu’il va falloir s’y mettre tous ensemble pour arrêter cette spirale infernale de suppression d’emplois et de fermetures.


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